L’Assemblée nationale mauritanienne adopte le budget 2026, marqué par une hausse des investissements

Lors d’une séance publique présidée lundi à Nouakchott par son président, M. Mohamed Bamba Meguett, l’Assemblée nationale a approuvé le projet de loi de finances initiale pour l’année 2026.

Ce budget s’inscrit dans le cadre de la réforme du budget-programme, instaurée par la loi organique de 2018, visant une transformation structurelle de la gestion des finances publiques. L’objectif est de renforcer la transparence, d’améliorer la performance des dépenses et d’assurer un meilleur alignement entre les ressources et les résultats attendus.

Le nouveau cadre budgétaire, axé sur la performance, est structuré autour de 108 programmes reflétant les priorités nationales du programme présidentiel « Mon ambition pour la patrie », de la politique générale du gouvernement et des stratégies de croissance.

Les grands équilibres du budget 2026
Le projet de budget s’équilibre en recettes et dépenses à un montant de 132,15 milliards d’ouguiyas (MRU), en hausse de 11% par rapport à la loi de finances rectificative de 2025.

Recettes fiscales : Estimées à environ 85,14 milliards MRU, contre 76,2 milliards en 2025.

Recettes budgétaires totales (hors financement du déficit) : S’élèvent à 128,79 milliards MRU, en augmentation de 11%.

Déficit budgétaire : Estimé à -3,39 milliards MRU, contre un excédent de 1,16 milliard en 2025.

Une orientation marquée vers l’investissement
Le budget 2026 accentue l’effort d’investissement au détriment des dépenses courantes, qui sont maîtrisées :

Dépenses d’investissement : Forte augmentation à 62,10 milliards MRU, contre 53,57 milliards en 2025 (+15,9%).

Dépenses courantes : Augmentation modérée à 61 milliards MRU (+6,9%), reflétant un contrôle des coûts de gestion.

Perspectives économiques
Le gouvernement table sur une croissance du PIB de 5% en 2026, portée par la reprise minière, la consolidation agricole et le démarrage de l’exploitation gazière offshore. L’inflation devrait rester contenue sous la barre des 2%.

Les échanges avec les députés
En réponse aux interrogations des parlementaires, le ministre des Affaires Économiques et du Développement, ministre des Finances par intérim, M. Abdallahi Souleymane Cheikh Sidiya, a salué leurs contributions.

Transparence et lutte contre la corruption : Il a réaffirmé l’engagement « irréversible » du gouvernement, citant la création d’une agence nationale de lutte contre la corruption et le renforcement des organes de contrôle.

Sécurité routière : Une agence spéciale d’intervention rapide a été créée. L’État prend en charge gratuitement les soins des blessés de la route.

Pensions de retraite : Une étude en phase finale vise à corriger la situation des retraites pour garantir des pensions décentes.

Réalisations et objectifs : Le ministre a souligné les efforts en matière d’infrastructures (7 000 salles de classe construites depuis 2019, établissements de santé) et la priorité donnée aux projets de développement impactant directement la vie des citoyens.

Recommandations des députés
Les députés, tout en saluant le projet de budget, ont émis plusieurs recommandations :

Améliorer l’exécution budgétaire et l’équilibre des dépenses.

Appliquer pleinement la réforme du budget-programme et doter les organes de contrôle des moyens nécessaires.

Préserver la stabilité de la monnaie nationale pour protéger le pouvoir d’achat.

Revoir à la hausse les salaires, les pensions de retraite, les bourses d’études et les allocations pour les patients atteints d’insuffisance rénale.

Renforcer la lutte contre la drogue, menace pour la jeunesse.