
RFI AFRIQUE – L’afflux de réfugiés maliens se poursuit dans le sud-est de la Mauritanie. Selon le HCR, plus de 1 100 personnes ont traversé la frontière la semaine dernière, ce qui porte à environ 7 300 le nombre de nouveaux arrivants depuis fin octobre.
Cet afflux s’ajoute aux plus de 300 000 réfugiés maliens déjà présents dans le pays, une situation héritée d’une crise sécuritaire qui dure depuis plus de dix ans et s’est intensifiée ces deux dernières années.
Fuyant à la fois les groupes armés jihadistes et les exactions de l’armée malienne – soutenue par des paramilitaires russes –, ces civils arrivent dans un état de plus en plus critique. Les organisations humanitaires redoutent une poursuite des déplacements, ces dernières semaines ayant été marquées par de nouveaux départs.
À Léré, dans la région de Tombouctou, le blocus imposé par les jihadistes du JNIM continue. L’insécurité, associée à la flambée des prix, pousse les habitants à l’exode. Certains parcourent plus de 70 kilomètres à pied pour atteindre la Mauritanie voisine. Parmi eux, on compte une majorité de femmes et d’enfants, ainsi que de plus en plus de personnes âgées.
Les acteurs humanitaires craignent désormais un afflux encore plus massif si une accalmie sécuritaire permettait à davantage de civils de quitter les zones actuellement isolées. Carole Lalève, représentante adjointe du HCR en Mauritanie, explique :
« Je ne vois pas franchement pour l’instant de possibilité d’une accalmie immédiate. Ce qui est inquiétant, c’est que le conflit de l’autre côté de la frontière semble s’étendre vers des régions plus centrales du Mali, un phénomène relativement récent qui pourrait générer de nouveaux flux de réfugiés. C’est pourquoi, avec le gouvernement et les partenaires, nous nous préparons – malgré nos moyens limités – en élaborant un plan de contingence. »
À leur arrivée, des milliers de réfugiés sont hébergés dans de vastes camps, comme celui de Mbera, où les conditions de vie sont extrêmement précaires, avec des pénuries d’eau et d’abris.
Beaucoup choisissent également de s’installer dans les villages environnants, ce qui complique l’identification et le recensement des nouveaux arrivants.
Selon les autorités locales et les humanitaires, près de la moitié de la population de la région mauritanienne du Hodh Chargui serait désormais d’origine malienne.









